COMMENT ÉVITER LES PIÈGES DU FRANCHISAGE – POUR LE FRANCHISÉ

 

F. GEORGES SAYEGH

Georges Sayegh, D.S.C., Adm.A, Fellow CMC du Québec et Ontario, est expert-conseil en franchise et transfert de technologie. Il est également auteur de 18 livres sur les franchises et les commerces associés.

Pour le rejoindre : gsayegh@gsayegh.com ; Tél.: (514) 216-8458.


Lorsque l’on pense franchise, l’on projette dans son subconscient le côté positif de ce domaine. Le futur entrepreneur en discute avec ses collègues de travail, les membres de sa famille; il consulte des revues, les sites internet, tout en gardant à l’esprit la vogue des franchises ayant vu le jour depuis les 10 -15 dernières années, sans se soucier pour autant des fermetures de commerces subies par certains entrepreneurs, fermetures causées par de multiples bouleversements qui se sont succédés. Qu’il s’agisse de la turbulence des marchés mondiaux du crédit, provoquée par l’évolution du marché américain des prêts hypothécaires à risque. La crise des dernières années créée par la pandémie de la Covid-19.

Dans l’ensemble, nous ne pouvons jouer aux économistes pour conclure que les effets socio-économiques de la crise que nous traversons, néanmoins, il faut faire face aux défis et en conclure que l’esprit entrepreneurial ne s’arrêtera pas, et ce, malgré tous les énoncés ci-dessus décrits, ce qui est un signe positif venant de l’esprit entrepreneurial. Malgré les points négatifs annoncés par les gouvernements, les entrepreneurs observent les nouvelles franchises ayant vu le jour au cours de ces périodes difficiles et qui ont réussi à percer. La preuve, elles sont en affaires encore aujourd’hui avec leurs réseaux florissants.

De surcroit, l’économie nord-américaine ne cesse de nous transmettre des signaux contradictoires. Alors que la Réserve fédérale américaine et la banque du Canada s’efforcent de freiner une inflation record par une série de hausses de taux, ces mesures n’ont guère contribuées à refroidir les marchés boursiers et les gains en matière d’emploi. Cette année, les banques centrales du monde entier ont augmenté les taux d’intérêt avec un degré de synchronisation jamais observé depuis les cinq dernières décennies et, selon les conclusions de leurs études, ce mouvement devrait se poursuivre encore l’an prochain. Pourtant, la trajectoire actuellement attendue des hausses de taux d’intérêt et d’autres décisions politiques pourraient ne pas suffire à ramener l’inflation mondiale aux niveaux antérieurs à la pandémie.

Dans cet article, l’auteur brasse des éléments pouvant aider tant le franchisé que le franchiseur à prendre en considération afin d’éviter de tomber dans le gouffre de la franchise. Du côté du franchisé, il y a une démarche schématique qu’il doit suivre afin de l’assurer d’une réussite :

  1. L’analyse de son profil, ses objectifs, son investissement, son dossier personnel, ses besoins financiers et ses critères de travail fourniront à l’entrepreneur les tenants et aboutissants de son projet. Elle l’assistera à identifier les caractéristiques qui le soutiendront tout au long de son cheminement et la méthodologie qu’il usera pour atteindre ses objectifs.  En outre, elle lui fournira l’ensemble de critères pour déterminer les orientations claires, à prendre le contrôle de la situation de son entreprise afin de fixer des objectifs précis pour la réussite de son entreprise. Cela lui permettra de fixer des objectifs spécifiques, mesurables, réalisables, pertinents et limités dans le temps et pourra l’aider à concentrer ses efforts et à augmenter ses chances pour les atteindre. Il est important de tenir compte de ces aspects lors de la définition de ses objectifs.
  2. La phase de planification du projet est souvent la plus difficile pour l’entrepreneur, car il devra faire une estimation éclairée du personnel, des ressources et de l’équipement nécessaires pour mener à bien son projet. Il devra, de plus, planifier ses activités de communication et d’approvisionnement, et passer des contrats avec des fournisseurs. L’objectif de cette phase de planification est : 1. d’établir les besoins de son entreprise ;d’établir les coûts, le calendrier, la liste des produits livrables et les dates de livraison ; 2. d’établir les ressources matérielles, humaines et financières ; 3. d’obtenir l’approbation de la direction et passer à la phase suivante.
  3. Évaluer son investissement. L’évaluation de son investissement permettra de comprendre clairement dans quelle mesure le projet atteindra ses objectifs. Il permettra de déterminer s’il peut aller de l’avant dans ce projet ou pas. Possède-t-il tous les fonds nécessaires pour se lancer en affaires. L’évaluation de son projet lui permettra non seulement d’identifier les obstacles potentiels, mais aussi d’optimiser rapidement les flux de travail. En tirant parti des informations fournies par l’évaluation, il pourra prendre des décisions éclairées qui améliorent considérablement les résultats de son entreprise.
  4. Évaluer ses compétences aide l’entrepreneur à identifier ses forces, ses faiblesses, ses lacunes et ses possibilités d’amélioration. Elles peuvent également l’aider à mettre en évidence ses valeurs et son potentiel auprès du franchiseur qu’il identifiera. De plus, cela l’aidera dans l’identification du franchiseur qui répondra à ses compétences matérielles et immatérielles. De surcroit, cette démarche l’aidera lors d’entrevues avec le franchiseur potentiel à évaluer ses capacités plus générales et interpersonnelles, telles que la communication, le travail d’équipe ou la résolution de problèmes. Il ne faut pas perdre de vue que le contrat de franchise a une durée de 10 à 20 ans, raison de plus pour le candidat de s’assurer que cette relation soit de longue durée.
  5. Évaluer le retour sur investissement est une mesure de performance utilisée pour évaluer l’efficacité ou la rentabilité d’un investissement ou pour comparer l’efficacité d’un certain nombre d’investissements différents. Le retour sur investissement offrira au potentiel franchisé le montant du rendement de son investissement et en particulier, par rapport au coût de l’investissement. Le retour sur investissement annualisé décrit le rendement annuel moyen d’un investissement sur une période de plusieurs années. Il indique la rentabilité globale de l’entreprise. Le RCI annualisé peut aider l’entrepreneur à analyser et à comparer les performances de son investissement au cours de périodes spécifiques. L’établissement de son budget : Le calcul du retour sur investissement peut donner à l’entrepreneur les points suivants : 1. une idée plus précise des éléments de son entreprise qui ne sont pas performants. L’entrepreneur pourra ainsi prendre des décisions plus éclairées sur l’affectation de son budget. 2. de meilleures décisions en matière d’embauche : Le suivi du retour sur investissement des dépenses de main- d’œuvre peut aider l’entrepreneur à affiner ses critères d’embauche. En connaissant mieux les membres de son équipe, il sera en mesure de trouver ceux qui travaillent le mieux dans l’entreprise. 3. de planifier à long terme : Le retour sur investissement peut aider l’entrepreneur à mieux comprendre là où l’entreprise excelle et là où elle doit apporter des améliorations. Grâce à des analyses détaillées, l’entrepreneur pourra planifier la croissance de son entreprise de manière plus efficace et prendre ses décisions en toute confiance. 4. de répondre aux attentes des clients : Le suivi du retour sur investissement peut également l’aider à répondre aux besoins de ses clients. Lorsque ces besoins commencent à évoluer, le retour sur investissement peut l’aider à faire évoluer la stratégie commerciale.
  6. Se lancer en affaires demande de faire un grand pas et ce, même si l’entrepreneur est encadré par un franchiseur et surtout si c’est la première fois. Il devra probablement jongler avec un emploi à temps plein tout en réalisant ses rêves d’entreprise, travailler de longues heures avec la crainte que son entreprise ne réalisera pas les bénéfices escomptés. Tout cela est angoissant. Mais gérer son stress est d’un tout autre univers. Il devient une seconde nature quand on sait comment s’y prendre, et il y a beaucoup à faire pour alléger ce fardeau : -Il faut prendre le temps nécessaire pour conserver un mode de vie équilibré qui permettra à l’entrepreneur de mieux se concentrer lorsqu’il en aura besoin ; -Il ne faut pas se laisser abattre par les premiers échecs. Il faut être axé sur une vision à long terme et ne pas se créer une pression irréaliste ; – Il  n’est pas non plus nécessaire de tout faire soi- même. Il faut apprendre à déléguer, faire appel à des conseillers extérieurs et créer des réseaux d’affaires; des éléments essentiels pour aider l’entrepreneur à gérer efficacement son entreprise.
  7. Avant que l’entrepreneur embauche son premier employé, il doit réfléchir à la manière dont il devra motiver son personnel afin d’atteindre son objectif commercial.Il ne faut pas oublier que le personnel – y compris l’entrepreneur lui-même – est le principal atout. Ils constituent le cœur de l’entreprise. Si les employés sontheureux, ils permettront à l’entrepreneur de rester concurrentiel par son service personnalisé à sa clientèle et d’attirer du personnel qualifié au sein de l’entreprise. Tout le monde y gagnera. L’entreprise se doit de définir une vision en laquelle chacun y adhérera et apportera sa contribution. Attribuer des responsabilités à ses employés et démontrer de la reconnaissance lorsqu’il y a de bons coups, améliore les relations de travail et motive ces derniers à s’engager davantage.
  8. La dernière étape de ce processus consiste à suivre et à analyser les progrès et les résultats. L’entrepreneur devra suivre et mesurer l’amélioration de ses compétences au fil du temps, en utilisant les mêmes méthodes que celles qu’il a utilisées pour évaluer son propre profil. Il devra également revoir régulièrement ses objectifs et ses stratégies et procéder aux ajustements nécessaires. Il pourra se féliciter de ses réussites, reconnaître ses difficultés et demander un retour d’information et du soutien tout au long de son parcours auprès de son franchiseur. En contrôlant et en révisant les performances de son entreprise, en évaluant ses compétences, il pourra s’assurer d’être sur la bonne voie pour atteindre les objectifs visés par son projet.

    Les points ci-dessus décrits font partie intégrante de la réussite d’un entrepreneur qu’il soit en entreprise indépendante ou en franchise. Il s’agit de compétences essentielles pour reconnaître que la création d’une entreprise constitue une expérience fascinante, passionnante et des plus satisfaisantes en autant que l’entrepreneur s’investisse pour mener les bonnes recherches; porter attention à l’analyse quantitative, être ouvert aux discussions et s’en tenir aux faits en : – mettant à l’écart ses émotions ; -utilisant la logique et la prudence ;- apportant au groupe le «positivisme logique» de l’optimisme ; – réfléchissant de manière créative ; – tout en introduisant le changement et en provoquant une action positive auprès des autres membres de l’équipe;
    – maintenant de bonnes conditions de travail résultant en des progrès positifs à tous les niveaux que ce soit du côté du franchisé ou de celui du franchiseur.


F. Georges Sayegh,

Georges Sayegh, est détenteur d’un diplôme en sciences comptables de HEC Montréal. Il est Fellow Conseiller en management certifié (FCMC), membre de l’Institut des conseillers en management de l’Ontario. En 2022, il est retraité de l’Ordre des administrateurs agréés du Québec (Adm. A.) et de l’Institut des conseillers en management du Québec (CMC). Il possède près de 10 ans d’expérience en administration publique, plus de 25 ans d’expérience en consultation nationale et internationale, dix années en audit et quatre années à la haute direction d’une multinationale américaine de 8,5 milliards de dollars.
Pour le rejoindre :gsayegh@gsayegh.com ; Tél.: (514) 216-8458.

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